Face au rebond des rendements, les investisseurs recherchent une bonne qualité de crédit et de solides caractéristiques ISR.
Les marchés monétaires se trouvent actuellement dans une situation favorable, puisqu’ils affichent une faible volatilité, une sensibilité aux taux quasi nulle et des rendements intéressants. Dans un contexte de hausse de taux et de volatilité élevée, les produits monétaires offrent aux investisseurs une solution de portefeuille temporaire avantageuse.
Pour s’assurer d’un bon rapport risque-rendement, il est essentiel de disposer d’équipes disposant de ressources suffisantes et d’un contrôle des risques rigoureux. Une gestion de taux active et une judicieuse sélection de crédits permettent à la fois d’augmenter les performances et de réduire la volatilité des valeurs liquidatives.
L’ISR devrait être également une composante importante de la sélection d’actifs. Même si les instruments monétaires sont de fait des produits à court terme, les questions ISR à long terme peuvent avoir un impact sur les performances.
Bonne nouvelle pour les investisseurs qui souhaitent placer leurs liquidités à court terme avant d’investir à plus long terme. Avec la hausse des taux opérée par les banques centrales, les rendements des marchés monétaires progressent eux aussi, avec sans doute d’autres hausses à venir.
Bien entendu, sur les marchés monétaires, tout n’est pas qu’une question de rendement. Au-delà de rendements élevés, les investisseurs des marchés monétaires exigent une protection de leur capital, une volatilité très faible et une liquidité suffisante pour pouvoir profiter des opportunités d’investissement dès qu’elles se présentent.
Pour Alain Richier, directeur des marchés monétaires chez Ostrum Asset Management (Ostrum AM),
« notre objectif est d’améliorer les rendements moyens sur les marchés monétaires sans faire le moindre compromis sur la sécurité et la liquidité ».
Des rendements de plus de 3,5 % en perspective
Dans un contexte marqué par le risque de récession et une inflation élevée, de nombreux investisseurs cherchent à conserver leur réserve de liquidités en attendant d’avoir plus de visibilité sur les marchés actions et autres investissements à long terme.
Les marchés monétaires sont aujourd’hui plus intéressants qu’ils ne l’ont été depuis de nombreuses années, au fur et à mesure que les banques centrales relèvent leurs taux. En Europe, une décennie de taux négatifs fait maintenant place à des rendements fortement positifs, puisque le marché anticipe un taux de rémunération des dépôts de la BCE proche de 3,5 % à la mi-2023.
« Notre objectif est d’y ajouter une prime de crédit, ce qui porterait le rendement entre 3 % et 4 % dans les mois à venir », explique Alain Richier.
Ce dernier considère le crédit comme l’une des trois manières dont Ostrum AM peut améliorer les rendements offerts par les marchés monétaires. Son équipe investit exclusivement dans des émetteurs Investment Grade basés dans des pays dûment sélectionnés dans le monde entier, en faisant appel à une importante équipe d’analystes crédit pour trouver des émetteurs de grande qualité dotés de solides fondamentaux de crédit.
Cette approche bottom-up est complétée par une approche top-down, laquelle met en œuvre des opinions macroéconomiques pour ajuster les maturités et optimiser l’équilibre entre les instruments à taux fixe et à taux variable.
Le troisième axe de valeur ajoutée est une approche ISR (investissement socialement responsable) qui exclut les émetteurs dont les notations extrafinancières sont les plus faibles de leur secteur.
Les notations de crédit sont essentielles
Même avec des maturités très courtes, le principal risque d’un portefeuille monétaire est le crédit. C’est-à-dire la probabilité que les investisseurs récupèrent ou non leur capital lorsqu’ils se défont de leurs titres. Pour Alain Richier, « l’essentiel est d’éviter les défauts au sein du portefeuille. Cela implique nécessairement d’adopter une approche prudente à l’égard de chaque entreprise et de chaque problématique présentes dans notre univers ».
Ostrum AM investit principalement dans des titres émis par des entités du secteur privé, comme des banques ou des entreprises industrielles, et chaque émetteur doit être situé dans un pays de l’OCDE. En Europe, Ostrum AM ne retient que les entreprises de l’Espace économique européen, à l’exclusion des anciens pays du bloc de l’Est, mais en y ajoutant le Royaume-Uni et la Suisse. En Asie, elle investit uniquement au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Dans les Amériques, seuls les États-Unis et le Canada sont concernés. « Ces restrictions géographiques n’existent pas dans tous les portefeuilles monétaires, qui peuvent contenir des actifs émis dans des pays à la situation politique compliquée », note Alain Richier.
De plus, chaque actif doit être émis par une entité ayant reçu la note « haute qualité » de la part des analystes d’Ostrum AM. Le processus d’évaluation et de notation propre à Ostrum AM se distingue de celui des agences de notation par son caractère prospectif, alors que les principales agences se basent sur des données historiques.
Cette approche lui permet de noter des instruments qui ne sont pas évalués par les agences, ce qui conduit à une approche des marchés monétaires à la fois active et fondée sur des convictions.
Les notes exclusives donnent aux gérants de portefeuille d’Ostrum AM une indication du niveau de risque de crédit et de volatilité d’une entreprise. « Contrairement aux agences de notation, qui ont tendance à attribuer des notes au sein d’un cycle, nous attribuons des notes tout au long du cycle économique de la société », explique Alain Richier. « Cela permet en outre à nos gérants de portefeuille d’identifier les arbitrages possibles entre notre évaluation du risque et celle des agences de notation. »
Une couverture étendue requiert une équipe importante
Pour évaluer et noter autant d’émetteurs, et créer des portefeuilles à partir des meilleurs émetteurs, il est nécessaire de disposer d’équipes de crédit disposant de ressources considérables.
Ostrum AM note environ 1 200 émetteurs par an dans le monde entier, pour l’ensemble de ses portefeuilles de crédit et monétaires, et s’engage directement auprès de plus de 1 000 émetteurs chaque année.
Au niveau mondial, Ostrum AM compte quatre gérants de portefeuille monétaires, épaulés par une équipe de 23 analystes crédit et un solide département de risque crédit.
La majorité de cette équipe est basée en Europe occidentale, et 5 analystes crédit travaillent aux États-Unis, où 400 émetteurs sont suivis. En Asie, une petite équipe de crédit basée sur place et axée sur cette région suit plus de 130 émetteurs asiatiques.
Les opportunités découlent d’opinions macroéconomiques fortes
Investir sur les marchés monétaires suppose d’être extrêmement conscient des risques. Les changements qui interviennent dans l’environnement de marché — soit à l’heure actuelle le conflit ukrainien, un risque de récession et une inflation élevée — représentent autant d’occasions de rechercher des rendements plus élevés.
Chaque mois, l’équipe macro d’Ostrum AM établit son scénario macroéconomique central qui intègre ses prévisions en matière de croissance, d’inflation, de devises et de taux d’intérêt. Le comité du marché monétaire analyse ensuite les données de marché relatives à la courbe des taux actuelle et anticipée et émet des opinions sur les rendements à court terme.
« Si nous arrivons à anticiper les décisions de la banque centrale, nous pouvons ajuster les maturités et rééquilibrer nos actifs à taux fixe par rapport à ceux à taux variable », explique Alain Richier.
Ainsi, depuis le troisième trimestre 2021, Ostrum AM a repositionné son portefeuille en se tournant vers des actifs à taux variable en prévision d’un relèvement de taux des banques centrales. « Nous pensons que les taux vont continuer à augmenter au premier semestre de cette année, avec un taux de rémunération des dépôts de la BCE d'environ 3,5 % d’ici la fin du mois de juin », déclare Alain Richier.
L’ISR comme facteur de réduction des risques
L’ISR devrait être une composante importante de la sélection d’actifs. Même si les actifs des marchés monétaires sont par nature à court terme, les questions ISR à long terme peuvent avoir un impact sur les rendements.
« Nous avons constaté une corrélation notable entre les émetteurs ayant une bonne notation ISR et ceux qui font preuve de résilience sur les marchés monétaires », précise Alain Richier.
La prise en compte de critères extrafinanciers permet de minimiser les risques industriels et financiers qui peuvent potentiellement impacter le risque de crédit des émetteurs dans un environnement légal et réglementaire qui prend de plus en plus en compte ces mêmes contraintes.
Qui plus est, même si les instruments monétaires ont des maturités courtes, certaines entreprises procèdent à une succession d’émissions d’actifs à court terme sur une période de plusieurs années, au lieu d’émettre des obligations à long terme. Cela s’est avéré particulièrement judicieux lorsque les rendements des marchés monétaires étaient négatifs et les rendements à long terme positifs, même si l’entreprise devait se refinancer tous les quelques mois. La santé financière à long terme est donc primordiale.
Le processus d’Ostrum AM est régi par le Label ISR1, une désignation ISR gérée par les autorités de régulation françaises. Cette désignation exige des entreprises d’investissement qu’elles disposent de leurs propres processus ISR internes. Ces processus doivent principalement reposer sur une approche « best-in-universe » afin de sélectionner les émetteurs les plus vertueux.
Selon Alain Richier, « les lignes directrices du label nous conduisent à ne financer que les émetteurs ayant les meilleures notes en matière d’ISR ».
Un bon degré de liquidité passe par une planification rigoureuse
Maintenir un niveau élevé de liquidité qui permet de faire face aux rachats au quotidien et dans toutes les conditions de marché est essentiel pour répondre aux besoins des investisseurs du marché monétaire.
Avec 52 milliards d’euros d’actifs sous gestion sur les marchés monétaires (à fin décembre 2022), Ostrum AM dispose d’une capacité considérable pour absorber des souscriptions et des rachats de grande ampleur. Sa gamme complète d’offres, depuis des offres à court terme jusqu’à des offres standard, couvre tous les horizons de placement.
Le calendrier des maturités est élaboré de manière à ce que les liquidités soient disponibles de manière régulière et planifiée. « Une bonne connaissance de notre base de clients nous permet de constituer de manière adéquate la réserve de liquidités nécessaire pour répondre aux rachats à venir », explique Alain Richier. Les grandes entreprises, par exemple, effectuent généralement leurs retraits à la fin des trimestres comptables.
Au-delà des ratios réglementaires obligatoires pour les actifs à très court terme, une grande partie des actifs d’Ostrum AM est investie dans des titres à moins de trois mois.
Pour améliorer encore la liquidité, Ostrum AM détient des parts d’autres fonds monétaires, qui peuvent être vendues rapidement en cas de pic soudain des rachats.
La priorité accordée à la qualité du crédit, avec des actifs évalués au prix du marché, rend quant à elle possible une vente rapide des actifs.
Enfin, même si les titres sont généralement conservés jusqu’à leur maturité, les gérants de portefeuille d’Ostrum AM tiennent compte des conditions de marché en vigueur et sélectionnent des titres perçus comme intéressants afin de pouvoir les revendre rapidement sur le marché, si nécessaire.
Une faible volatilité, des rendements intéressants
Les marchés monétaires sont dans une situation favorable. Les investisseurs peuvent désormais s’orienter vers des instruments monétaires dont la volatilité est faible, la sensibilité aux taux quasi nulle et le rendement intéressant.
Mais rien n’est acquis sur les marchés et les gérants de portefeuille doivent être attentifs aux risques actuels et futurs. Comme l’explique Alain Richier, « nous accordons une priorité absolue à la sécurité de nos investissements tant en termes de risques de crédit financiers qu’extra-financiers ».
1 Créé par le ministère des Finances début 2016, avec le soutien des professionnels de la gestion d’actifs, le Label public « Investissement Socialement Responsable » (ISR) vise à donner à la gestion ISR (Investissement Socialement Responsable) une visibilité supplémentaire auprès des épargnants. Il permet aux investisseurs d’identifier plus facilement les produits financiers intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur processus d’investissement.
www.lelabelisr.fr
Cette stratégie présente un risque de perte en capital et n’est pas garantie. Un investissement dans ce type de stratégie se distingue de celui réalisé sur un compte de dépôt dans la mesure où il est exposé à un risque de variation du capital investi. La stratégie ne dépend pas d’un support externe pour garantir son niveau de liquidité ou pour assurer la stabilité de la valeur de l’investissement. Si les taux d’intérêt pratiqués sur les marchés monétaires sont très bas, les rendements générés par ces fonds peuvent ne pas être suffisants pour couvrir leurs frais de gestion. La valeur liquidative des fonds pourrait connaître une baisse structurelle.